L’essentiel sur le dépistage de stupéfiants
Quels stupéfiants ?
Cinq familles de stupéfiants sont recherchées par les forces de l’ordre :
- le cannabis
- la cocaïne
- le crack
- les opiacés
- l’ecstasy et les amphétamines
Aucun seuil légal pour caractériser le délit
A la différence de l’alcool, il n’existe pas de seuils légaux à partir desquels la prise de stupéfiants est illégale.
Le dépistage de stupéfiants à l’occasion d’un contrôle routier peut avoir lieu :
- de manière obligatoire à l’occasion d’un accident de la circulation
- de manière inopinée dans certains cas énoncés par la loi
Les techniques de dépistage de stupéfiants
- Le test salivaire : c’est la technique privilégiée dans la mesure où le résultat est obtenu en quelques minutes. Il peut être pratiqué directement par les forces de l’ordre, à la différence des autres tests.
- Le test urinaire : il requiert la présence d’un médecin et d’un lieu pour s’isoler.
- L’analyse sanguine : il a lieu si le contrôle au test salivaire ou urinaire s’est révélé positif. C’est l’analyse sanguine qui constitue le fondement de votre condamnation pénale éventuelle.
Les sanctions applicables si vous refusez un contrôle de stupéfiants
Le fait de refuser un contrôle de stupéfiants est puni par de lourdes peines prévues par l’article L235-3 du Code de la route.
Les peines principales
- 2 ans d'emprisonnement
- 4 500 euros d'amende
- Perte automatique de 6 points sur votre permis
Les peines complémentaires
En plus des peines principales, vous vous exposez aux peines complémentaires suivantes :
- suspension pendant 3 ans maximum de votre permis de conduire
- annulation pendant 3 ans maximum de votre permis de conduire
- travail d’intérêt général
- interdiction de conduire pendant 5 ans maximum tout véhicule, même ceux qui ne nécessitent pas le permis (scooter, voiture sans permis etc.)
- obligation d’accomplir, à vos frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière
- obligation d’accomplir, à vos frais, un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants
La procédure applicable si vous refusez un contrôle de stupéfiants
Retrait ou rétention de votre permis de conduire
Si vous refusez de vous soumettre à un dépistage de stupéfiants, les forces de l’ordre peuvent vous retirer votre permis : ils vous confisquent votre permis pendant 72 heures et vous remettent un avis de rétention sur lequel figure le lieu où vous pouvez récupérer votre permis, à condition, toutefois, qu’une mesure de suspension ne soit pas intervenue entre temps.
Suspension de votre permis de conduire
Les forces de l’ordre informent le préfet de votre refus du contrôle de stupéfiants.
Celui-ci peut alors suspendre votre permis de conduire pendant un délai maximal de 6 mois (voire 1 an).
Convocation au Tribunal correctionnel
Le procureur de la République est informé par le préfet que vous avez fait l’objet d’une suspension de permis pour refus de vous soumettre à un contrôle de stupéfiants. Il engage alors des poursuites à votre encontre en saisissant le Tribunal correctionnel et en demandant votre condamnation à des peines correctionnelles.
Notre conseil : acceptez le contrôle de stupéfiants
Le refus d’un contrôle de stupéfiants équivaut à être positif
- Premièrement, le refus de se soumettre à un contrôle de stupéfiants est sanctionné aussi lourdement que si vous étiez positif : de fait, aucun intérêt à le refuser.
- Deuxièmement, le refus de contrôle de stupéfiants est un délit extrêmement difficile à contester, alors qu’il existe plusieurs causes d’irrégularités d’une procédure de contrôle de stupéfiants.
Une cause exonératoire de responsabilité ?
Il n’existe pas de cause exonératoire de responsabilité. Les décisions de justice en pareil cas ne font pas état de causes vous permettant de refuser un dépistage de stupéfiants, comme un état de nécessité ou un événement de force majeure par exemple.
Le refus d’un contrôle de stupéfiants prive votre avocat de sérieux moyens de défense
Lorsqu’il y a bien eu contrôle de stupéfiants, votre avocat peut mettre en avant plusieurs irrégularités, dans le but d’obtenir la nullité du procès-verbal d’infraction et, ainsi, votre relaxe (absence de condamnation).
Si un conducteur s’est refusé à un contrôle de ce type, aucune chance, pour votre avocat, de souligner ce type d’irrégularités.
Le retrait du permis survient quoiqu’il advienne
Enfin, le fait de refuser un contrôle de stupéfiants n’empêche pas les forces de l’ordre de procéder au retrait de votre permis de conduire pendant 72 heures, ni au préfet de suspendre votre permis.
Les informations à retenir
Le refus de se soumettre à un dépistage de stupéfiants est un délit lourdement sanctionné : perte automatique de 6 points sur votre permis, 2 ans d’emprisonnement et 4 500 euros d’amende. Il vous est déconseillé de refuser un contrôle de stupéfiants par les forces de l’ordre. En effet, il est très difficile de contester ce délit, et il prive votre avocat de soulever des irrégularités potentielles au moment de votre contrôle. Le Cabinet de Me Franck COHEN, Avocat, Docteur en droit pénal, ayant plus de dix-neuf années d’expérience en droit routier, examine minutieusement votre dossier et vous propose une stratégie de défense efficace et adaptée à votre situation.