Depuis le 1er juillet 2018, la vitesse maximale autorisée sur 400 000 kilomètres de routes bidirectionnelles à chaussée unique sans séparateur central est désormais de 80 km/h, contre 90 km/h auparavant. La France rejoignait ainsi le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suisse dans l’application de cette mesure. Plus d’un an après, dressons le bilan.
La mise en place de la limitation de vitesse à 80 km/h
Le but de cette mesure est de réduire le nombre d’accidents mortels sur les routes. En effet, la vitesse, et les excès de vitesse, sont les principales causes de ce type d’accidents, tout particulièrement sur les routes à double sens sans séparateur central. Le décret n°2018-487 du 15 juin 2018 limitant la vitesse de ces routes à 80 km/h a été appliquée dès le 1er juillet de la même année.
Selon le comité des experts du Conseil national de la sécurité routière, une réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h permettrait de sauver entre 300 et 400 vies par an, en diminuant le nombre d’accidents et leur gravité, pour un temps de conduite assez peu allongé. Ainsi en réduisant la vitesse maximale, les distances de freinage sont plus courtes et le risque de collision s’amoindrit d’autant.
Un possible assouplissement de la loi sur la limitation de vitesse à 80 km/h
Cette mesure a été extrêmement impopulaire auprès de l’opinion publique, et a mené en partie au mouvement des gilets jaunes.
En réponse à cette réaction, les députés ont voté en juin 2019 la possibilité d’un assouplissement par les départements, et les maires dans certaines conditions, de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires. La loi n’a cependant pas encore été promulguée.
Le Premier Ministre, Edouard Philippe, a déclaré « si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n’y vois aucun inconvénient ». Il a cependant ajouté que la hausse de la limitation devra être « systématiquement assortie de mesures » afin de garantir « le plus haut niveau de sécurité routière possible ». Parmi celles-ci on pourrait retrouver le remplacement de carrefours par des giratoires, l’installation de nouvelles barrières de sécurité sur le réseau routier, de radars, la signalisation d’obstacles, ou encore l’installation de contours rugueux sur les bords, terre-plein, et au centre de la chaussée.
En ce qui concerne le bilan, la mesure semble avoir porté ses fruits puisque le nombre de morts sur les routes en 2018 a été historiquement bas, avec 3 259 décès. Les études sur le sujet ont montré une corrélation entre la baisse de vitesse et la diminution du nombre de décès. Les estimations sont de 116 vies sauvées en six mois.
Un nouveau bilan de la mesure d’abaissement de la limitation de vitesse sur les autoroutes, et des statistiques de mortalité associées, devrait être rendu en 2020.