La ligne de dissuasion joue un rôle important pour assurer une circulation en toute sécurité, mais que signifie-t-elle exactement ? Comment la reconnaître ? Peut-on la franchir, et dans quelles conditions ? Existe-t-il des sanctions liées à la ligne de dissuasion ? Maître Franck Cohen, avocat du Code de la route, vous répond.
Qu'est-ce qu'une ligne de dissuasion ?
La ligne de dissuasion est une ligne blanche discontinue matérialisée par un marquage au sol. Elle fait partie, avec les panneaux, de la signalisation permanente – ou de la signalisation horizontale temporaire si elle est peinte en jaune. On la trouve généralement en agglomération dans des virages, des routes sinueuses, en pente, sur autoroute près d’une sortie, ou sur les voies pour véhicules lents.
À quoi reconnaît-on une ligne de dissuasion ?
Une ligne de dissuasion est différente des lignes discontinues classiques, mais il ne s’agit pas non plus d’une ligne continue. Ses bandes sont plus rapprochées : elles mesurent 3 mètres de long et sont séparées par un espace de 1,33 mètre. Ces marquages au sol se trouvent à gauche de la voie la plus à droite.
À quoi sert une ligne de dissuasion ?
La ligne de dissuasion sert, comme son nom l’indique, à dissuader les automobilistes de la traverser pour doubler d’autres usagers de la route. Elle indique donc que le dépassement peut être dangereux, même s’il n’est pas formellement interdit. Généralement un manque de visibilité est en cause ; cela risquerait de provoquer un accident frontal. Seul le dépassement de véhicules lents, roulant à moins de 60 km/h, est autorisé. Attention, ne pas confondre la ligne discontinue de dissuasion avec la bande d’arrêt d’urgence, sur laquelle le stationnement est interdit sauf exception.
Quelles sont les sanctions encourues en cas de franchissement d’une ligne de dissuasion ?
En cas de franchissement de la ligne de dissuasion alors que vous ne dépassiez pas de véhicule lent, vous êtes passible d’une contravention de classe 4.
Les sanctions en cas de franchissement d’une ligne de dissuasion
Cette contravention s’accompagne, pour le conducteur, d’une amende forfaitaire de 135 euros (minorée à 90 euros, majorée à 375 euros et maximale de 750 euros), d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire, et de la possibilité d’une suspension du permis pouvant aller jusqu’à 3 ans.
Les cas où il est possible de franchir une ligne de dissuasion
En revanche, si vous dépassiez une auto roulant à une allure inférieure ou égale à 60 km/h, vous ne pouvez pas être sanctionné pour ce franchissement. Mais pour ce faire, vous devez toujours vous assurer que la voie d’en face est libre et signaler votre intention de dépasser en activant votre clignotant.
Franchir une ligne de dissuasion est donc possible, mais seulement dans un seul cas précis. Si le véhicule que vous dépassez roule à 61 km/h, vous êtes en tort. Si vous avez été verbalisé dans cette situation, n’hésitez pas à vous faire assister par un avocat en droit routier, qui pourra vous conseiller et vous défendre au mieux. Vous pouvez également vous renseigner à propos d’autres sujets de sécurité routière, comme la vitesse minimum sur autoroute ou le corridor de sécurité.