Bon nombre de médicaments peuvent induire des effets secondaires susceptibles de jouer sur la concentration et la rapidité des réflexes des automobilistes. Il y a donc des médicaments qui empêchent formellement de conduire, et d’autres avec lesquels il convient d’être prudent et de demander conseil à son médecin afin de ne pas prendre de risque. Mais quels médicaments sont interdits, quels sont leurs effets et quels sont les risques encourus ? Réponse.
Avec quels médicaments la conduite est-elle déconseillée ?
Les boîtes de médicaments présentent des pictogrammes, classés en 3 catégories, indiquant le niveau de risque de la conduite sous l’emprise de la substance. À quoi correspondent-ils ?
La conduite sous médicament de niveau 1
Le pictogramme de niveau 1, sur fond jaune, indique qu’il est conseillé de ne pas conduire sans avoir lu la notice du médicament, et notamment la liste des effets secondaires.
Parmi ces médicaments on retrouve notamment l’ibuprofène, l’aspirine ou le paracétamol.
Conduire sous médicament de niveau 2
Le pictogramme de niveau 2, sur fond orange, indique qu’il est conseillé de ne pas conduire sans avis médical préalable.
Parmi les médicaments concernés on retrouve notamment le tramadol, la codéine et les antidépresseurs.
Le danger de conduire sous médicament de niveau 3
Le pictogramme de niveau 3, sur fond rouge, indique qu’il est conseillé de ne pas conduire en prenant ces médicaments.
Parmi ces médicaments on retrouve notamment des anxiolytiques, des antiépileptiques, des antipsychotiques ou encore des hypnotiques et des sédatifs.
Conduite sous l’emprise de médicaments : quels sont les effets ?
Pour les médicaments de niveau 1, les risques sont faibles et dépendent de la sensibilité de chacun. Ce niveau permet aussi aux automobilistes de prendre le réflexe de systématiquement vérifier si leurs médicaments comportent un pictogramme et lequel.
Pour le niveau 2, c’est un médecin qui doit valider la possibilité de conduire ou non, selon la sensibilité de son patient aux médicaments, il peut donc y avoir des effets secondaires altérant la conduite chez certains.
Enfin, pour le niveau 3, les effets sont trop importants, peu importe la sensibilité de la personne, pour prendre le volant. Il s’agit là d’effets sédatifs ou hypnotiques, mais aussi d’engourdissements, tremblements, nausées, vertiges, fatigue au volant, comme avec une consommation d’alcool. De plus, le médecin prescripteur doit préciser à son patient dans quel délai il peut reprendre sa voiture après l’ingestion du médicament, par exemple dans le cas de somnifères. Environ 5 % des médicaments sont classés niveau 3.
Il est conseillé de ne pas conduire dans les premiers jours d’un traitement avec des médicaments de niveau 2 ou 3, le temps de se rendre compte des effets secondaires et de prendre le temps que le traitement soit stabilisé. La reprise de la conduite ne doit se faire qu’avec l’avis du médecin, et en respectant un délai après la prise du médicament. De plus les longs trajets restent à éviter, et il faut effectuer des pauses fréquentes, environ toutes les heures et demie.
En France, 3 à 4 % des accidents sont attribuables à la prise de médicaments, c’est une donnée assez faible par rapport à d’autres facteurs (alcool au volant, excès de vitesse, conduite sous stupéfiants) mais qui montre à quel point la conduite sous médicaments peut comporter des risques graves. Plusieurs millions de Français prennent régulièrement des médicaments de niveau 3 interdisant la conduite de véhicules. Prudence, seulement quelques dixièmes de seconde de retard au niveau des réflexes peuvent faire perdre aux conducteurs le contrôle de leur véhicule.
Cela vaut également pour la conduite de machines ou d’appareils dans le cadre du travail. Et il faut être d’autant plus vigilant si la prise de ces médicaments est associée à de l’alcoolémie ou à une consommation de drogues, qui multiplient le risque d’accident mortel.
Conduire sous l’emprise de médicaments : quels sont les risques ?
Si les substances et les plantes sont utilisées comme stupéfiants, il s’agit alors d’une infraction au Code de la route, sanctionnable d’amende et de peine d’emprisonnement. Mais s’il s’agit de prise de médicaments prescrits dans le cadre d’un traitement, il ne s’agit pas d’infractions même si la personne conduit sous un traitement de niveau 3.
Cependant si la conduite sous médicament de niveau 3 entraîne un accident à cause des effets secondaires, des sanctions peuvent être applicables : en fonction du délit commis, s’il s’agit d’un accident mortel, s’il y a récidive, si le conducteur avait un permis probatoire, en fonction de son état alcoolique avec un taux d’alcoolémie au-dessus de la limite... L’assurance acceptera ou non d’indemniser selon le contexte. L’autorité préfectorale peut par la suite décider d’une interdiction de conduire pour l’automobiliste concerné, d’une annulation du permis ou de la suspension du permis de conduire.
Si vous avez été verbalisé suite à une conduite sous emprise de médicaments de niveau 3, vous pouvez prendre contact avec un avocat spécialisé en permis de conduire qui se chargera de votre défense.
Vous aurez désormais le réflexe de systématiquement vérifier si vos médicaments comportent un pictogramme ; pensez à ne pas séparer les plaquettes des boîtes de médicaments afin de toujours avoir cette information accessible.
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